Ça valse à Pentrez by Le Gall Serge

Ça valse à Pentrez by Le Gall Serge

Auteur:Le Gall, Serge [Le Gall, Serge]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Éditions Alain Bargain
Publié: 2023-07-24T00:00:00+00:00


* * *

* Argot : Tu ne comprends rien ?

X

— Eh dis, Lando, tu nous barattes là !

Ange, assis à l’arrière du véhicule, s’inclinait de gauche à droite selon l’orientation du virage. Il accentuait volontairement le mouvement pour gêner le commissaire.

— Déjà que vous avez voulu prendre un café avant qu’on remonte vers la maison de ce pauvre Marcel ! Cool les mecs, hein, cool ! Vous allez finir aux cartes grises, c’est moi qui vous le dis !

Ange s’insurgea.

— Quand la vieille dame a proposé un remontant, tu as refusé et…

— Déjà tu l’as froissée, hein, Ange ? continua Jim.

— C’est quoi comme plan ça encore ? souffla Landowski.

— Ben on avait le temps, dit Jim. Y avait pas le feu à la ferme ! On aurait pu s’asseoir tranquillement dans les jolis fauteuils au décor Liberty et grignoter des petits gâteaux en devisant élégamment !

Landowski grimaça et railla le lieutenant :

— Le tissu, tu connais ça toi ?

— J’en ai eu une gourmande qui posait sa tête laga !

Il tapota son épaule gauche.

— Elle portait des robes avec des petites fleurs et des dessous assortis !

— Comme c’est meugnon ! dit Ange.

Jim s’insurgea :

— Forcément toi avec ta greluche serbo-croate, tu attaques dans le robuste !

— Roumaine !

— C’est du pareil au même !

— Ben non ! C’est pas !

Landowski soupira. Ce genre de joute oratoire entre les deux compères était monnaie courante. Disons que l’exercice faisait partie de leur mise en jambes et n’entamait en rien leur amitié indéfectible.

— Et toi, tu la rembarres direct la douairière ! reprit Jim. Une dame de cette classe, elle a pas pu comprendre. Elle, c’est tact et poudre parfumée ! T’as pas été chic, Lando ! Non, non !

Landowski souffla.

— Vous manquez pas d’air, les mecs ! Qu’est-ce qu’on était en train de faire à ce moment-là ?

— Ben répondre à une demande officielle ! répondit Ange.

— Mais ça n’empêche pas un petit brin de courtoisie quand même ! ajouta Jim.

— Pour vous, j’ai été un goujat, c’est ça ?

— On n’a pas dit ça ! continua Ange. Mais comme y avait plus personne sur les lieux de l’enlèvement, on n’était pas pressés d’y aller voir ! En plus, c’était un incident sur la voie publique. Donc pas de notre ressort !

— Au final, qu’est-ce qu’on a vu ? Des traces de pneus sur le sable, c’est tout ! renchérit Jim.

Landowski ralentit et se gara sur le bas-côté.

— Ch’ais pas à quoi vous jouez tous les deux, mais y a sûrement un train pour Paris dans la journée. J’vous dépose et c’est marre !

Les deux compères se regardèrent.

— Oh là ! On cause quoi, c’est tout ! Prends pas la mouche !

Landowski soupira.

— Eh ben, vous la fermez et ça ira mieux ! Dans deux minutes, on sera sur zone et vous avez intérêt à justifier vos émoluments sinon…

Et il ajouta :

— Je peux très bien me passer de vos services si l’air de Paris vous manque trop !

Les deux policiers joignirent les mains et répondirent :

— Tu veux nous faire mourir ou quoi ? dit Jim.



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